Répression des troupes américaines contre les syndicalistes et les mouvements de chomeurs.
Le 6 Décembre, des soldats US, appuyés par des tanks envahissent les locaux de l’Union Générale des syndicats irakiens à Hilla (Babylone). Ils enlèvent des responsables syndicaux dont on est sans nouvelles, et détruisent tout le matériel. La Fédération irakienne des syndicats de travailleurs (FIST) lance un appel pour dénoncer ces actes extrait : "La FIST, qui est une des organisations des plus importantes de la société civile et qui rassemble dans ses rangs des fils de la classe ouvrière, les constructeurs du nouvel Irak, le futur Irak démocratique, condamne fermement cet acte injuste terrorisant commis par les forces de l’occupation qui vise des cadres et des dirigeants syndicaux connus pour leur combat contre la dictature honnie. Tout en appelant à la libération immédiate de nos collègues détenus et condamnant toute tentative de lancer de nouvelles attaques contre les centres syndicaux ou d’opérer de nouvelles arrestations de dirigeants syndicaux, nous affirmons que la classe ouvrière irakienne ne pardonnera pas cette agression qui constitue une violation flagrante de la démocratie et des droits de l’homme. Nous appelons donc toutes les forces de bonne volonté de notre peuple, ainsi que les organisations syndicales arabes et internationales à prendre une attitude ferme contre cet acte et appelons à la libération immédiate de tous les détenus, une compensation pour les dommages infligés à nos collègues et au siège de la FIST qui ont résulté de cette agression." Mais le mouvement syndical a aussi remporté une victoire : Le syndicat de la société des pétroles du Sud qui exploite les champs pétroliers de la région de Basra et le port d’exportation d’Um Qasr ont refusé un projet de remise en cause de leurs accords collectifs et de tous les avantages sociaux en matière de logement, de santé et d’éducation qui y étaient liés. Le projet présenté aux travailleurs par le gouvernement provisoire irakien diminuait le salaire minimum de 50 % alors que les prix des biens courants ont été multipliés par 3 depuis Avril, en le fixant à 40 dollars par mois. En même temps il écrasait la grille des salaires et supprimait les majorations d’ancienneté. Une menace de grève générale de tout le secteur pétrolier du Sud, le seul qui fonctionne à peu prés, a été prise très au sérieux par le gouvernement provisoire et après des semaines de tension et de négociations, le projet de réduction brutale des salaires et des avantages sociaux a été abandonné.