Le plus haut gradé de l’armée américaine en Irak a approuvé l’utilisation de la torture à Abou Ghraib

Selon des documents officiels recueillis par le "Washington Post", le général Ricardo Sanchez a autorisé les officiers de la prison à recourir aux "techniques d’interrogatoire" expérimentées à Guantanamo. Nouvelle révélation dans le scandale des tortures : le plus haut gradé de l’armée américaine en Irak, le général Ricardo Sanchez, a approuvé les sévices utilisés pour interroger les prisonniers irakiens de la prison d’Abou Ghraib, écrit samedi 12 juin le Washington Post.

Le général Sanchez, commandant des forces terrestres de la coalition en Irak, a laissé des officiers supérieurs à Abou Ghraib "utiliser des chiens militaires, des températures extrêmes, des privations sensorielles, des changements de rythme de sommeil et des régimes à l’eau et au pain dès qu’ils l’estimaient nécessaire", écrit le Post en citant des documents officiels américains.

Sanchez s’est largement inspiré d’une liste de "techniques d’interrogatoire" utilisée au centre de détention installé sur la base navale américaine de Guantanamo (Cuba), ajoute le quotidien.

En septembre 2003, Sanchez a autorisé les officiers de la prison à utiliser ces techniques sans avoir à solliciter l’autorisation préalable de supérieurs hiérarchiques hors de la prison.

Toutefois, selon le quotidien, des officiers basés à Tampa, l’Etat major en Floride du commandement central américain, avaient élevé des objections sur 32 des mesures approuvées par le général Sanchez. En octobre 2004, ces 32 mesures ont été supprimées et les officiers de la prison devaient obtenir l’approbation directe du général Sanchez pour utiliser les autres procédures d’interrogatoire.

Le général Sanchez doit être remplacé par un autre général américain quand le gouvernement provisoire irakien entrera en fonction, avaient affirmé en mai des sources officielles au Pentagone.

Il a par ailleurs demandé à être déchargé de l’enquête sur les sévices infligés par des militaires américains à des prisonniers irakiens, a indiqué jeudi un responsable du Pentagone. "Pour assurer une enquête complète et transparente ne laissant planer aucun doute, le général Sanchez a demandé à être relevé de sa responsabilité (de mener l’enquête)", a déclaré ce responsable.

Avec AFP