Washington s’active pour l’Irak


Washington s’active pour l’Irak Mais l’amendement français a été « oublié » dans le projet de résolution.

mardi 08 juin 2004

• Le Premier ministre irakien, Iyad Allaoui, a annoncé un accord pour démanteler les milices, dont les membres rejoindront les forces de sécurité ou reviendront à la vie civile début 2005. Neuf organisations sont parties prenantes de cet accord, qui ne concerne ni l’armée du Mehdi ni la guérilla qui a combattu les forces américaines à Falloujah. (AFP)

New York de notre correspondant

epuis une semaine, la délégation américaine à l’ONU ne cachait pas ses intentions. L’idéal, expliquait-on à New York, serait de s’entendre sur une résolution concernant l’Irak durant le sommet du G8, « pour montrer l’unité de tous ». Hier, en arrivant à Sea Island, Condoleezza Rice, la conseillère de George W. Bush pour la sécurité nationale, n’a pas démenti cet objectif, évoquant un vote « dans les deux jours environ ».

Washington tente de dégager un consensus à New York autour de la résolution qui doit définir le cadre du transfert de souveraineté en Irak le 30 juin. Hier, l’ambassadeur américain à l’ONU, John Negroponte (futur ambassadeur à Bagdad), a déposé une quatrième version de la résolution, supposée répondre aux réticences de plusieurs membres du Conseil. Seul problème, le texte ne répond pas à la demande de Paris, qui réclame un maximum de contrôle du nouveau pouvoir irakien sur les décisions militaires prises par la force multinationale (FMN). Ces derniers jours, les discussions achoppaient sur un point principal : la question du mandat de la FMN en Irak et de sa relation avec le nouveau gouvernement intérimaire irakien.

Dimanche, Américains et Irakiens ont tenté de rassurer leurs partenaires. Dans une première lettre, envoyée au Conseil de sécurité, le secrétaire d’Etat, Colin Powell, a évoqué une coopération avec l’Irak « sur toute l’étendue des questions de politique et de sécurité, notamment les décisions concernant les opérations sensibles ». Dans une autre missive, le nouveau Premier ministre irakien a assuré qu’il allait établir des « instances de coordination » avec la force multinationale. Paris a proposé un amendement qui stipulait que l’accord du gouvernement irakien « sera requis pour les opérations offensives sensibles ». Mais hier le nouveau document américain ne prenait pas en compte cet amendement.

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